Vers une macroéconomie écologique

UC6 - Economie Ecologique

Simon Jean

AgroParisTech - CIRED - PSAE

Introduction

Questions

  • Compte tenu des limites planétaires, de l’empreinte matière des sociétés, comment envisager le devenir du système macroéconomique?

  • Quelles solutions de politique économique apporter?

Plan

  1. Vers une macroéconomie écologique
    1. Le travail du Club de Rome et le rapport Meadows
    2. La controverse néoclassique
    3. Exercice de modélisation macroéconomique sur R
    4. Courants modernes
  1. Par delà la croissance: technocritique, décroissance et coévolution
    1. L’analyse de la décroissance: de l’écologie politique et la bioéconomie à la postgrowth
    2. Le codéveloppement: évolution des systèmes et relations homme nature
    3. L’approche par les besoins fondamentaux
    4. L’environnementalisme des pauvres de J. Martinez Allier

I. Le travail du Club de Rome et le rapport Meadows

A. Le Club de Rome

  • La taille optimale de l’entreprise est l’objet de la microéconomie, mais celle de l’économie est absente de la macroéconomie
  • Jay Forrester (1928-2016) et Denis Meadows (né en 1942) développent des modèles informatiques de dynamique des systèmes dans les années 60
  • D’autre part, en 1968, se crée le Club de Rome :
    • Fondé à l’Académie des Lyncéens à Rome
    • Par des hauts fonctionnaires issues de l’OCDE
    • Pour réfléchir à la crise planétaire naissante
    • Forrester y adhère et est commandé le rapport Limits to Growth, rédigé par Meadows et son équipe
  • Pour cela Meadows et son équipe se basent sur les travaux en dynamique des systèmes de Forrester (modèle World2) et développent World3

B. World3 et Limits to Growth

  • Modèle en sous sytèmes dyamiques:
    • Nourriture : agriculture et production alimentaire
      • La nourriture requiert de la terre finie et des intrants
      • La finitude de la terre et le rythme de la croissance de la demande provoquent un effondrement de la nourriture
    • Système industriel
    • Système de population
    • Système des ressources non renouvelables:
      • Le coût de l’effort augmente à mesure que le stock diminue
    • Système pollution
  • Fonctionnant par analyse de scénarios

Expliquer la structure

  • Prenez quelques minutes pour aller voir la structure du modèle, pour vous rendre compte de la complexité du modèle :

Fonctionnement

  • Lien entre la capacité de charge de la terre et impact des systèmes humains
    • Si les limites croissent plus vite que les impacts, la population croît
    • Il est possible de croître et d’atterrir en douceur aux limites
    • Croissance forte, puis dépassement de la capacité de charge et stabilisation via oscillations
    • Croissance forte, puis dépasseement, puis effondrement

Les résultats principaux

Les scénarios alternatifs

  • Scénarii de ressources et de technologie :
    • Accroissement des ressources et de la technologie: ffondrement quand même, car la pollution explose, la fertilité agricole baisse, provoquant un déclin de la population et dérive du capital vers l’agricole
    • Technique de dépollution en 2002 : effondrement aussi
    • Amélioration agricole en 2002 : effondrement car crise de l’érosion, les terres sont dopées, même les moins productives, ce qui accroît la perte fertilité, et cause trop de capital dans l’agriculture, provoquant l’effondrement du reste
    • Lutte contre l’érosion : effondrement, car trop d’investissement dans les technologies de contrôle
    • Meilleure efficience technologique des ressources : effondrement car crise des coûts
  • Scénarii de modération :
    • Seuls ceux qui mettent les améliorations technologiques et le contrôle des naissance
    • Ou limitent la production, les naissances et mettent en place des améliorations technologiques en 1982
    • Présentent des équilibres élevés soutenables

Essayer quelques scénarios :

  • Allez sur cette simulation réalisée en Java, par Brian Hayes, du journal American Scientist (article qui accompagne la simulation)
    • http://bit-player.org/extras/limits/ltg.html
  • Les contrôles:
    • Model duration: accroît la durée des simulations
    • Time step: contrôle le temps d’intégration (paramètre technique, pas très important pour aujourd’hui)
    • Initial resources multiplier: multiplicateur de ressources initiales
    • Output consumed: fraction de l’output de la production industrielle consommée, le reste étant investi : on a mieux fait de tout consommer parfois dans ce modèle

B. La controverse néoclassique

  • Quelques hypothèses clés, qui seront vivement critiquées :
    • La pollution, la population et la capital croissent à un rythme exponentiel mais pas les autres variables
    • Estimations des ressources non renouvelables un peu datées et conservatrices (ni des possibilités futures : sols océaniques etc)
    • Pollution proportionnelle à l’usage du capital, qui croît avec l’extraction.
    • Pas ou peu de substitution entre les facteurs : pas de possibilité de dépolluer, ou encore d’arrêter l’usage si trop cher
    • Pas de mécanisme d’allocation par les prix qui permettrait un changement des règles de choix
  • Solow, en 1973 :

the one thing that really annoys me is amateurs making absurd statements about economics, and I thought that the Club of Rome was nonsense. Not because natural resources or environmental necessities might not at some time pose a limit, not on growth, but on the level of economic activity—I didn’t think that was a nonsensical idea—but because the Club of Rome was doing amateur dynamics without a license, without a proper qualification. And they were doing it badly, so I got steamed up about that

Controverse néoclassique

  • Dans un numéro spécial de la Review of Economic Studies (1974) Robert Solow, Joseph Stiglitz, Geoffrey Heal et Partha Dasgupta intègrent la problématique des ressources à la macroéconomie néoclassique:
    • Intégration des ressources à l’équilibre général
    • Croissance optimale avec ces ressources
  • Elements phares :
    • Les capitaux sont indéfiniment susbstituables, permettant un niveau de consommation par tête constant si le capital physique suit
    • Les générations futures n’ont d’abord que peu de poids dans l’analyse

Vers le développement soutenable

  • Dans les années 1980, la définition de soutenabilité active les débats : les volets sociaux, environnementaux et économiques sont développés

Notre Avenir à Tous, 1987

En 1987, la publication du rapport Brundtland (WCED, 1987) a donné une définition large du développement durable :

Par essence, le développement durable est un processus de changement dans lequel l’exploitation des ressources, la direction des investissements, l’orientation du développement technologique et les changements institutionnels sont tous en harmonie et améliorent le potentiel actuel et futur de satisfaction des besoins et des aspirations de l’humanité

  • Définitions différentes :
    • Règle d’Hartwick Solow (1977, 1986) et la soutenabilité “faible” : dans une économie avec des ressources non renouvelables, la rente dégagée de l’exploitation des ressources est le niveau d’investissement requis pour maintenir une consommation constante dans le temps
      • Suppose que la technologie croîtra et les ressources sont substituables

La macroéconomie du climat moderne : Nordhaus et DICE

Bill Nordhaus (Prix de la Banque de Suède en mémoire d’A. Nobel - 2018)

  • Modèle d’évaluation intégrée : Dynamic Integrated Climate-Economy
  • Utilise un format d’optimisation intertemporelle d’utilité actualisée
  • Avec une représentation simplifiée du cycle du carbone et du lien avec l’activité économique
  • Permet de calculer le lien entre une tonne de CO2 et le dommage économique
  • Avec l’idée de coût social du carbone : la taxe d’une tonne de carbone doit refléter les dommages intertemporels marginaux
  • Et d’un réchauffement optimal :
    • Moins d’émissions = moins de consommation => baisse du bien être
    • Tradeoff

Problèmes illustrent les différences d’approche en économie écologique

  • Discounting des générations futures
  • Substituabilité des formes de capital
  • Pas de prise en compte des effets extrêmes du changement climatique
  • Sans place pour les conséquences distributives du changement climatique
  • En supposant une adpatation technologique
  • Sans prendre en compte les écosystèmes et la biodiversité
  • L’approche de Daly (1990) et la soutenabilité forte:
    • L’extraction devrait être égale aux taux de régénération
    • Les émissions de polluants doivent être égales aux capacités d’absorbtion des écosystèmes
    • Les ressources non renouvelables doivent être exploitées au rythme de découverte de substituts
    • Les capitaux naturels et physiques doivent demeurer intacts et sont complémentaires, avec un rôle faible pour la technologie
      • A long terme, loi d’entropie et conservation de la matière (Georgescu Roegen)
      • Mais substituabilité est quand même une question empirique
    • Notions d’état stable

C. Exerice de modélisation

Le but de cette partie est de construire un modèle simple :

  • Dans un cadre de dynamique des systèmes
    • Avec un nombre restreint de variables d’état : variables que l’on suit dans le temps et qui décrivent l’économie-monde
  • Mettant en exergue la dynamique couplée du système monde
    • Qui inclue des limites biophysiques de la terre
    • Ainsi que des mécanismes économiques, comme la production ou la répartition des richesses
    • Et réplique des tendances observées
  • Pour analyser la trajectoire du système
    • Dans un scénario business as usual
    • Dans un scénario de changement de politique publique
      • Prix du carbone
      • Réduction du temps de travail
  • En utilisant un formalisme mathématique et informatique simple

a. Les ingrédients et principes

  • 4 variables d’état :
    • \(N_t\) : la population en temps \(t\)
    • \(K_t\) : le capital en temps \(t\)
    • \(R_t\) : les ressources non renouvelables en temps \(t\)
    • \(B_t\): Les ressources renouvelables en temps t
  • Les principes suivants :
    • Les ressources non renouvelables \(R\) varient dans le temps :
      • sont épuisables
      • et ne se recyclent pas
    • Les ressources renouvelables \(B\) :
      • Se renouvellent
      • Mais sont limitées par l’interaction avec les ressources abiotiques
    • La production \(Y\) :
      • émerge de la combinaison entre du travail, du capital et des ressources naturelles de façon peu substituable
      • est allouée entre consommation et investissement dans un stock de capital selon une règle fixe
      • La productivité augmente de façon régulière, grâce à des innovations
  • Le capital \(K\) varie dans le temps:
    • Avec la dépréciation du capital
    • Et l’investissement
  • La population \(N\) varie dans le temps:
    • Tant qu’un minimum de consommation par habitant est assuré, la population croît.
    • Autrement, elle décroit

b. Modéliser

Les ressources non renouvelables

  • On part d’un stock initial \(R_0\)
  • On extrait un flux \(r_1\) de ressource, et le taux de recyclage de la matière est nul, donc pas d’apport
  • A l’issue de la période 1, il reste \(R_0 - r_1\)
  • La dynamique de la ressource est donc simplement :

\[ R_{t+1} = R_t - r_t \]

Les ressources renouvelables

Croissance logistique et loi de Verhulst

La fonction de croissance logistique, introduite par Pierre-François Verhulst au milieu du 19ᵉ siècle, est un modèle mathématique essentiel pour décrire la croissance d’une population en tenant compte des contraintes environnementales. Initialement, lorsqu’une population est faible, la croissance peut sembler exponentielle. Cependant, à mesure que la population augmente, les ressources disponibles deviennent limitées, ce qui freine cette croissance rapide. Le modèle de Verhulst traduit ce phénomène par une phase de décélération de la croissance qui aboutit à une stabilisation au niveau de la capacité de charge \(K\), c’est-à-dire la population maximale que l’environnement peut supporter.

\[ B_{t+1} = \max\left(B_t + g_r\, B_t \left(1 - \frac{B_t}{K_{\text{ren}}}\right) - r_{\text{ren}},\, 0\right) \]

\(r\) est le taux de croissance intrinsèque (quand la population est proche de 0) et mesure la rapidité de convergence vers la capacité de charge de l’écosystème \(K\)

La production : aspect technique

  • La production utilise le travail \(L\), le capital \(K\) et la ressource \(r\)
    • On suppose qu’il y a du plein emploi \(L_t=N_t\)
    • On obtient donc : \(Y_t = F(K_t, L_t, r_t)\)
  • Mais à quoi elle ressemble?

Fonctions CES

  • Fonction de production telle que l’élasticité de substitution entre les inputs est fixe
    • Peu importe le niveau des inputs
  • Soit \(x,y\) deux inputs :

\[F(x,y)=\left(\alpha x^\rho + (1-\alpha)y^\rho\right)^{\frac{1}{\rho}}\]

  • \(\alpha\) représente un paramètre de part relative dans le processus productif
  • \(\rho\) est un paramètre mesurant la facilité de substitution entre les inputs
  • \(\sigma = \frac{1}{1 - \rho}\) est l’élasticité de substitution

La production, la productivité

  • On va supposer que la production \(Y\) est une CES avec une faible élasticité de substitution, avec une dépendance \(\alpha_r\) aux ressources qui sont elles parfaitement substituables
  • La productivité se note \(A_t\)
    • On a dit qu’elle croissait de façon exogène, en partant de \(A_0\)
    • Donc \(A_{t+1}=(1+g)A_t\)
  • On a donc la production totale :

\[ Y_t = A_t\left(\alpha_r (r_t+r_{ren})^\rho + \alpha N_t^\rho + \alpha K_t^\rho \right)^{\frac{1}{\rho}}\]

Le capital

  • La production est allouée entre consommation et investissement
  • On a dit que l’allocation se faisait de telle sorte que \(\frac{C_t}{Y_t}= \beta\)
  • A chaque période, on perd \(\delta\) du capital qui se déprécie (ou se brise)
  • Et il reste \((1 -\beta )Y_t\) à investir (on passe sur les difficultés de ne pas avoir de monnaie)
  • On a donc :

\[ K_{t+1} = (1-\delta)K_t + I_t = (1-\delta)K_t + (1-\beta)Y_t\]

La population

  • Augmente tant qu’un minimum de consommation \(c_{min}\) est garanti par habitant
    • Si \(C_t > c_{min} N_t\), la population augmente
    • Diminue sinon
  • On peut donc avoir une mécanique logistique
    • Où le taux de reproduction est \(r_{\text{pop}}\)
    • Et la capacité de charge dépend des ressources naturelles et du minimum de consommation
    • Par exemple : \(K_{\text{eff}} = \frac{R_t + Rr_t}{c_{\min}}\)

\[ N_{t+1} = N_t + r_{\text{pop}}\, N_t \left(1 - \frac{N_t}{K_{\text{eff}}}\right) \]

Synthèse du modèle

On a donc les équations suivantes :

  • La dynamique de ressources non renouvelable : \(R_{t+1} = R_t - r_t\)
  • La dynamique de ressource renouvelable : \(B_{t+1} = \max\left(B_t + g_r\, B_t \left(1 - \frac{B_t}{K_{\text{ren}}}\right) - r_{\text{ren}},\, 0\right)\)
  • La dynamique de la productivité : \(A_{t+1} = (1+g)A_t\)
  • La production : \(Y_t = A_t\left(\alpha_r (r_t+r_{ren})^\rho + \alpha N_t^\rho + \alpha K_t^\rho \right)^{\frac{1}{\rho}}\)
  • La dynamique du capital: \(K_{t+1} = (1-\delta)K_t + I_t = (1-\delta)K_t + (1-\beta)Y_t\)
  • La dynamique de la population: \(N_{t+1} = N_t + r_{\text{pop}}\, N_t \left(1 - \frac{N_t}{K_{\text{eff}}}\right)\)

So what? Qu’est qu’on fait?

  • Plutôt qu’une approche de l’allocation optimale par le marché et l’optimisation d’un bien être intertemporel
  • On adopte une approche par analyse de système dynamique
    • On va regarder l’évolution du système avec différentes variables de contrôle
    • On fait une analyse de scénarios

Simuler un modèle

Paramétrisation et architecture de données

Time = 500

# Paramètres généraux
g       <- 0.00010      # taux de croissance de la productivité A
rho     <- 0.1          # paramètre de la fonction CES
delta   <- 0.1          # taux de dépréciation du capital
beta    <- 0.5          # part de la production allouée à la consommation
c_min   <- 0.5          # consommation minimale par habitant

# Paramètres liés aux ressources dans la production
alpha_nr <- 0.3     # coefficient pour la ressource non renouvelable
alpha    <- (1 - (alpha_nr)) / 2  # coefficient pour le travail (population) et le capital

# Paramètres pour la ressource non renouvelable
r0      <- 3      # extraction fixe de la ressource non renouvelable par période

# Paramètres pour la ressource renouvelable
r0_ren <- 4       # extraction fixe de la ressource renouvelable par période
g_r    <- 0.05    # taux de croissance intrinsèque de la ressource renouvelable
K_ren  <- 1000    # capacité de charge (stock maximal) de la ressource renouvelable

# Paramètres pour la population
r_pop = 0.05

# Conditions initiales
R0  <- 1000   # stock initial de ressource non renouvelable
Rr0 <- 500    # stock initial de ressource renouvelable
A0  <- 1      # productivité initiale
K0  <- 10     # capital initial
N0  <- 5      # population initiale

# Pré-allocation des vecteurs (Time+1 pour les stocks, Time pour les flux)
R   <- numeric(Time + 1)   # Stock de ressource non renouvelable
Rr  <- numeric(Time + 1)   # Stock de ressource renouvelable
A   <- numeric(Time + 1)   # Productivité
K   <- numeric(Time + 1)   # Capital
N   <- numeric(Time + 1)   # Population
  
Y       <- numeric(Time)   # Production
r_vec   <- numeric(Time)   # Extraction non renouvelable effective
r_ren_vec <- numeric(Time) # Extraction renouvelable effective
  
  # Affectation des conditions initiales
R[1]   <- R0
Rr[1]  <- Rr0
A[1]   <- A0
K[1]   <- K0
N[1]   <- N0

Faire les boucles de simulation

Exercice :

  • Allez sur https://simon-jean.shinyapps.io/limited_growth/
  • Essayez de changer un peu les paramètres, pour vous familiariser avec le fonctionnement du modèle
  • Que se passe-t-il si :
    • Le taux d’extration des ressources augmente?
    • Le minimum de consommation baisse?
    • La capacité de charge de la ressource renouvelable chute?
    • Le taux de croissance intrinsèque de la ressource renouvelable chute?
    • La productivité croît plus vite?

D. Courants modernes

  • Peut on avoir un état stationnaire dans une économie capitaliste?
  • Si oui, comment?
  • Le système capitaliste ne contient pas de capacité autonome pour limiter les impacts environnementaux: quelles dynamiques systémiques et institutionnelles mettre en oeuvre?
  • On verra ça plus en détail dans la partie sur les institutions

L’analyse post-keynésienne : finance et environnement

  • Pourquoi une autre macroéconomie: reprise des travaux de Keynes relatifs à l’incertitude, la monnaie et la demande couplée à la dynamique des systèmes
    • L’incertitude n’est pas prise en compte correctement :
      • Les marchés financiers n’arrivent pas à comprendre leur propre futur (2007-2008)
      • Ils ne refléteront pas les coûts et dommages environnementaux, car les prix émergent de relations sociales
      • Il faut des règles communes de gestion de l’incertitude, car les autres outils, comme la monnaie, ne seront pas suffisants (si le changement climatique affecte tout, il n’y a plus d’actif sans risque)
    • L’économie est conduite par la demande effective ; ensemble des dépenses prévues
      • Décisions prises dans un contexte d’incertitude fondamentale
      • Qui guident les décisions des producteurs
      • Il n’y a pas de mécanismes de prix, ou autres, qui vont permettre de réguler
  • La monnaie n’est pas un voile d’échange, elle est endogène:
    • Elle ne vient pas de l’égalité \(I=S\)
    • La monnaie est créée par demande de monnaie, ex nihilo
    • La politique monétaire va donc influer sur la demande effective
    • Etude des banques, de la finance et de la monnaie
  • Pas de notion d’équilibre, mais simulation de dynamiques :
    • Formation dynamique des salaires, demandes etc
    • Modèles SFC : suivi des stocks et des flux dans l’économie
  • Inclusion des balances de matériaux et scénarios climatiques, et des implications du changement climatique pour :
    • Comprendre comment le changement climatique peut causer de l’instabilité financière et réciproquement
    • Voir commment réguler la finance pour accroître les investissements verts, ou stabiliser les impacts du changement climatique : ratios de réserve, forward guidance, conditions de refinancement, green quantitative easing, climate bad bank
    • Voir Campiglio, Dafermos, Daumas

Low Grow (Jackson, Victor) : pour une macroéconomie écologique, stationnaire

  • Renversement du problème:
    • Respecter les objectifs de préservation
    • Sous contrainte de réalisation d’un état stationnaire
  • Allons voir le modèle :
    • Google : Low Grow Jackson IEEE
  • Modèle d’inspiration post-keynésienne:
    • Place faite à la demande
    • A la cohérence des revenus dans l’économie
    • Et au secteur financier
    • En se focalisant sur les investissements verts nécessaires

  • Les résultats du modèle LowGrow au Canada : si l’on a
    • Croissance plus lente des dépenses publiques, de l’investissement net et de la productivité
    • Un faible déclin de la balance commerciale nette,
    • Une croissance démographique nulle
    • Une réduction du temps de travail hebdomadaire
    • de l’instauration d’une taxe carbone à effet neutre et
    • Une augmentation des dépenses publique dans les domaines de l’alphabétisation des adultes, des soins de santé ou encore de la lutte contre la pauvreté.
  • Alors on peut réduire la croissance, améliorer les performances environnementales et sociales

Conclusion

  • La macroéconomie écologique intègre:
    • Différents courants : socio métabolisme, post keynésianisme, institutionalisme
    • Différentes méthodes : modélisation systémique, comptabilité, approche qualitatives
  • Avec l’idée fondamentale de la finitude des ressources (énergie et matériaux), limitant la possibilité d’une croissance
    • Via l’analyse des flux de matières et d’énergie dans l’économie
    • et différents indicateurs composites : ecological footprint par exemple
    • Prenant en compte des boucles comportementales : consommation, effet rebod etc
  • Pour analyser les trajectoires de l’économie sujette à la dégradation environnementale
    • Sur les plans réels et financiers : post keynénianisme
    • Et institutionnels et politiques : approche régulationniste
  • Graduellement, les questions relatives à la nécessité d’un monde sans croissance pour rester dans les limites planétaires s’actualisent, en ouvrant les études de post-croissance

4. Par delà la croissance: technocritique, décroissance et coévolution

A. L’analyse de la décroissance : de l’écologie politique et la bioéconomié à la postgrowth

1. Aux racines de la décroissance : thermodynamique, technocritique et écologie politique

Jacques Ellul (1912-1994)

  • Professeur d’histoire du droit et penseur de la technique
  • La société moderne a une tendance aux concentrations :
    • Production : usine et travail parcellisé
    • de l’Etat
    • des populations en villes
    • du capital
  • Ceci est rendu possible par la technique comme :
    • Comme recherche du moyen le plus efficace dans tous les domaines
    • Comme procédé général, comme “milieu environnant” qui remplace la nature dans les structures morales, dans l’Etat

  • La technique est à la racine de la prépondérance de l’économie
  • Travail dans une optique révolutionnaire :changer la société. P
    • Pour cela, il faut “être” révolutionnaire et chercher une désaliénation de la technique :
    • Refuser l’idéologie technicienne : tout ce qui peut se faire doit être fait
    • Vivre en accordance avec moins, comme principe de bonheur :

« Car ce sera une satisfaction parfaitement positive que de manger des aliments sains, d’avoir moins de bruit, d’être dans un environnement équilibré, de ne plus subir de contraintes de circulation, etc. »

Entretiens avec Jacques Ellul, Patrick Chastenet, 1994

André Gorz (1923 - 2007)

  • Philosophe, écrivain, journaliste, proche des existentialistes
  • La nécessité d’une société du temps libéré, pour permettre aux individus de se libérer du travail contraint, pour penser et construire ensemble le monde
  • Critique croissantiste :
    • Elle maintient les travailleurs sous emprise pour en faire des consommateurs avides
    • Le capitalisme poursuivra sa prédation des ressources et des milieux de vie
    • Lecture marxiste de la domination, tout en refusant la religion du travail
  • L’écologie politique comme moyen de résister à la machine capitaliste

Ivan Illitch (1926-2002)

  • Philosophe allemand
  • La technique est aussi au coeur de la pensée : l’outil
    • L’outil est un moyen pour une fin
    • Mais risque de nous rendre hétéronome : les besoins sont convertis en désirs, les outils nous aliènent
    • Par exemple, certaines institutions et outils deviennent “contre productifs”: au delà des effets polluants qu’il considère, ils font perdre plus qu’ils font gagner:

L’Américain-type consacre plus de 1 500 heures par an à sa voiture : il y est assis, en marche ou à l’arrêt, il travaille pour la payer, pour payer l’essence les pneus, les péages, l’assurance les contraventions et les impôts. Il consacre quatre heures par jour à sa voiture, qu’il s’en serve, s’en occupe ou travaille pour elle Et encore, ici ne sont pas prises en compte toutes ses activités orientées par le transport : le temps passé à l’hôpital, au tribunal ou au garage, le temps passé à regarder à la télévision la publicité automobile, le temps passé à gagner de l’argent pour voyager pendant les vacances, etc. A cet Américain, il faut donc 1 500 heures pour faire 10 000 kilomètres de route, 6 kilomètres lui prennent une heure. Dans les pays privés d’industrie du transport, les gens atteignent exactement cette vitesse, et l’orientent vers n’importe quelle destination, par l’usage de la marche : ils consacrent à cet effet de 3 à 8 % du temps social. Ce qui différencie la circulation dans les pays riches et dans les pays très pauvres n’est donc pas une plus grande efficacité mais l’obligation de consommer à hautes doses l’énergie conditionnée par l’industrie du transport.

Ivan Illitch, Le Monde, 1973

  • Un état social fondé sur la notion d’équité et un niveau toujours plus élevé de croissance n’est possible qu’aussi longtemps que la consommation d’énergie par tête reste en deça d’un certain seuil
    • Sinon, il y a plus de contrôle social : les éducateurs, psychiatres, médecins, planificateurs, police et armée
    • Le refus de la croissance est global : ce n’est pas seulement du fait des effets à priori négatifs, car beaucoup de ce qu’est la croissance est en fait négatif
  • Développe la “convivialité” (La convivialité, 1973):
    • Société dans laquelle les technologies modernes servent des individus politiquement interdépendants, et non des gestionaires
    • Inverse de la productivité industrielle
    • Un outil convivial doit donc selon lui répondre à trois exigences :
      • il doit être générateur d’efficience sans dégrader l’autonomie personnelle;
      • il ne doit susciter ni esclave ni maître;
      • il doit élargir le rayon d’action personnelle.
      • Exemples: la bicyclette, les moteurs, le téléphone …

Georgescu Roegen (1906-1994) et la bioéconomie

  • Travaux en 1971 (The Entropy Law and the Economic Process) traduit en 1979
  • Programme bioéconomique basée sur la thermodynamique
  • Critique qui n’est pas issue d’une philosophie sociale mais bien d’une nature technique: l’entropie implique de repenser la croissance avec l’homme en son coeur

« Le produit réel du processus économique (ou même, sous cet angle [celui de l’entropie], de tout processus vivant) n’est pas le flux matériel de déchets, mais le flux immatériel toujours mystérieux de la joie de vivre »

  • Partisan d’une aide internationale basée sur l’interdiction de la guerre et des armes et du transfert d’argent à ce titre
  • Prône une certaine sobriété :
    • Démographique : limiter la population à celle qui peut être nourrie par l’agriculture biologique
    • Changer les modes de consommation vers ce qui est durable et réparable
    • Plus de loisir:

« toute existence digne d’être vécue a comme préalable indispensable un temps suffisant de loisir utilisé de manière intelligente »

Arne Naess (1912-2009) et la Deep Ecology

  • Une vision biocentrique plutôt qu’anthropocentrique : toutes les formes de vie ont une valeur intrinsèque, indépendamment de leur utilité pour l’humain.
  • L’égalitarisme biosphérique : l’idée que les humains ne sont pas supérieurs aux autres espèces mais font partie intégrante de la biosphère au même titre que les autres êtres vivants.
  • La remise en question de la société industrielle et consumériste, considérée comme destructrice pour l’environnement, en étant très technocritique
  • La nécessité d’un changement profond dans nos structures sociales et nos modes de vie pour vivre en harmonie avec la nature.
  • Ceux qui souscrivent aux points précédents s’engagent à essayer de mettre en application directement ou indirectement les changements nécessaires.

Conclusion

  • Mouvement technocritique, voyant dans l’essor de la technologie comme système la cause de la destruction de l’environnement
  • Mais aussi de la liberté humaine, et du bonheur individuel : la croissance ne serait pas synonyme

2. La déconnexion entre bonheur et croissance

  • Indice de bien-être soutenable (Index of Sustainable Welfare), Daly et Cobb, 1989
  • Indicateur de progrès véritable (Genuine Progress Index), Cobb et al, 1995
  • Indicateur macroéconomique corrigé :
    • Prise en compte du PIB
    • La valeur monétaire des contributions positives au bien être : faibles inégalités par exemple
    • La valeur marchande des des dépenses défensives liées à la maîtrise d’un risque, ou à la réparation des dommages environementaux
  • Version faible de la soutenabilité, car ces grandeurs s’additionnent et se substituent
  • Les valeurs calculées montrent presque toutes un effet de stabilisation

Fig. 4. GPI/capita. The GPI/capita for all 17 countries used in this. Estimates are from various sources noted in the text. All data are in 2005 US$.

3. Le mouvement postgrowth : pluralismes et perspectives

Voir Kallis et al, The Lancet Planteray Health, 2025 pour une synthèse du post growth degrowth, doughnut economics etc illustration

  • Planification désirée et démocratique vers un état stationnaire
  • Dans la mouvance métabolique et d’écologie politique
  • Approche pluridisciplinaire ouverte en sciences sociales pour mettre en place la décroissance
    • Approches bottom-up du fait des réticences des groupes d’intérêt
    • Regroupe l’approche doughnut, l’économie de l’état stationaire (propositions dans le système existant)
    • Et l’approche décroissantiste, selon laquelle la mécanique capitaliste rend impossible la mise en place d’une structure égalitaire
  • Motivations :
    • Les limites que l’on a vues, biophysiques
    • La croissance est peut être finie dans les pays à haut niveau de PIB :
      • Productivité décroissante des investissements, même dans la croissance endogène
    • L’idée selon laquelle, au delà d’un certain niveau, la croissance ne permet plus l’accroissement du bonheur:
      • On s’adapte à plus de richesses
      • On se compare plus (Easterlin, 1974)
      • Les gains sont nuls i.e. les coûts sociaux de la croissance explosent (Mishan, 1967)
      • La présence d’un système de sécurité sociale, de lutte contre le chômage et des services publics gratuits accroît la satisfaction des gens (Radcliff, 2013)
    • Les gens mettent peut être plus de valeur à la santé qu’à la consommation et à la croissance (Jones, JPE, 2016)
  • Thèmes de recherche en : “post growth”, “degrowth”, “doughnut economics” :
    • Comment éviter la montée de l’instabilité financière, du chômage etc?
      • Analyse par des modèles macroéconomiques comme ceux que l’on a entrevus, comme LowGrowth SFC et Eurogreen pour la France(D’Alessandro et al, 2020) illustration : reduction des émissions, du temps de travail, transferts pour réduire les inégalités, taxes carbones et ressources
      • Types de politiques :
        • Revenu universel, réduction du temps de travail, salaire maximal
        • Guarantie de services universels : transport, santé etc; guarantie d’emploi
        • Création monétaire, Green New Deal, Taxes carbones et associées
    • Comment éviter la montée des inégalités?
      • Piketty : si la croissance est plus faible que les taux de retours sur investissements, les inégalités s’accroissent
      • Etude de politiques comme:
        • Equilibrage du ratio capital travail
        • Rôle des syndicats
    • A quoi ressemble la post growth: travaux en planification urbaine, en mode, en loisirs.
    • Quelles dynamiques Nord Sud?
      • Les pays moins développés doivent pouvoir continuer à croître
      • Comment adapter la structure économique pour respecter les limites?
      • Utilisation des données input output : on renverse l’appropriation des matériaux du Sud vers le Nord, notamment via les transitions et politiques de réduction de la demande

C. L’approche par les besoins fondamentaux et les capabilités

Limites biophysiques et besoins

  • Faire entrer les besoins de l’humanité dans les limites suppose que l’on hiérarchise ces “besoins fondamentaux”, suivant la formulation de Max-Neef (1992)
  • Pas une hiérarchie dans l’absolu, mais quand même un peu
  • 9 catégories axiologiques:
    • Subsistance
    • Protection
    • Affection
    • Compréhension
    • Participation
    • Loisir
    • Création
    • Identité
    • Liberté
  • 4 modalités axiologiques de satisfaction:
    • L’être : qualités propres aux individus
    • L’avoir : dispositifs (matériels ou non) permettant de satisfaire
    • Manières de faire
    • Manières d’interagir
Besoins Être (qualités) Avoir (choses) Faire (actions) Interagir (environnement)
Subsistance santé physique et mentale nourriture, logement, travail se nourrir, se vêtir, se reposer, travailler environnement du lieu de vie, conditions sociales
Protection soin, adaptabilité, autonomie sécurité sociale, systèmes de santé, travail coopérer, faire des projets, prendre soin d’autrui, aider environnement social, logement
Affection respect, sens de l’humour, générosité, sensualité amitiés, famille, animaux de compagnie, relations avec la nature partager, prendre soin d’autrui, exprimer des émotions intimité, espaces intimes d’unité
Compréhension esprit critique, curiosité, intuition littérature, enseignants, politiques, éducation analyser, étudier, méditer, investiguer écoles, familles, universités, communautés
Participation réceptivité, dévouement, sens de l’humour responsabilités, devoirs, travail, droits coopérer, s’opposer, exprimer des opinions associations, partis, églises, relations de voisinage
Loisirs imagination, tranquillité, spontanéité jeux, fêtes, paix intérieure pouvoir rêver, se souvenir, se détendre, s’amuser paysages, espaces d’intimité, lieux où l’on peut être seul
Création imagination, audace, inventivité, curiosité aptitudes, qualifications, travail, techniques inventer, construire, concevoir, travailler, composer, jouer espaces d’expression, ateliers, publics
Identité sentiment d’appartenance, estime de soi, cohérence langue, religions, travail, coutumes, valeurs, normes apprendre à se connaître soi-même, grandir, s’engager lieux d’appartenance, cadre quotidien
Liberté autonomie, passion, estime de soi, ouverture d’esprit égalité de droits s’opposer, choisir, prendre des risques, développer une prise de conscience n’importe où
  • Met en avant une dimension collective du développement :
    • Besoins au niveau individuel certes
    • mais lien avec les structures institutionnelles qui permettent de les satisfaire (interactions, réciprocité etc)
  • Dimension coévolutive, entre individu et société, du développement
  • Dans le temps, dans l’espace et avec le non-humain, les capabilités (Sen, 1993) renvoient à la capacité d’accomplir la satisfaction de ces besoins
    • Caractéristiques individuelles
    • Et sociales : le vélo est un outil de travail en Asie, un loisir en Europe en plus
  • Les modalités de satisfaction des besoins typiques du modèle occidental sont l’avoir et le faire, favorisant une approche individualiste
  • Mise en avant d’autres capabilités relevant de l’être et de l’interagir
    • Pour élaborer des rapports à la nature différents
    • Et parvenir à une meilleure satisfaction des besoins dans le temps

Jolibert et al, 2011, les besoins fondamentaux dans l’opposition nature économie

  • Cartographie des intérêts divergents dans l’estuaire du Sado au Portugal en intégrant les non humains
  • Opposition entre
    • Intérêts économiques : développement de la pisciculture
    • Préservation de la biodiversité : les loutres habitent la rivière et mangent du poisson
  • Caractérisation des besoins (moyens de les satisfaire et conflits):
    • Presque tous les besoins sont insatisfaits - sauf les loutres, à l’exception de loisir et création
    • Pour les besoin humains, les conflits relèvent des manières de les satisfaire plutôt que les besoins eux mêmes
  • Permet de trouver des pistes pour la résolution des conflits

D. L’environnementalisme des pauvres, J. Martinez-Allier

  • Emanation des mouvements politiques d’Amérique Latine, entre militatisme et revendications d’accès au progrès et théorisation
  • 3 types de militantisme :
    • Culte de la nature sauvage :
      • Défense spirituelle de la nature, qui doit rester inchangée
      • Rapproché de la Deep Ecology ou défense des droits des animaux
    • Evangile de l’éco-efficience, comme standard de la défense de l’usage des ressources:
      • Modernisation écologique, écotaxe, innovations environnementales, développement soutenable
      • Néglige les impacts de l’industrialisation rapide
    • Environnementalisme des pauvres : lien entre pauvreté et environnement
      • Renverse le discours du MWTP faible chez les pauvres (voir Jack & Greenstone, 2015)
      • Les pauvres, car ils dépendent de la terre et des écosystèmes, en sont de meilleurs gestionnaires que les pays occidentaux

Vers le concept de dette écologique

Lire La dette écologique, un concept monayable?

  • Compensation sur les dommages environnementaux et sociaux causés par les exports de matières premières
    • Prise dans un échange inégal
  • Usage disproportionné des pays développés des espaces et services environnementaux sans en subir les coûts
    • Par exemple l’usage des puits et stocks de carbone
    • Et ne reconnaissent pas les droits des communautés
  • Le développement est remis sous un angle distributif : la croissance des pays riches s’est bâtie en grande partie sur l’exploitation écologique des pays en développement
  • Pas forcément de compensation monétaire appelée :
    • Prise en compte de la diversité des langages d’évaluation : monnaie et terre
    • Impossible d’apaiser les conflits tant que les problématiques liées à cette dette seront actuelles
    • Le conflit comme mode de gestion de l’environnement

Conclusion

  • La pensée technocritique, issue de l’écologie politique, et les arguments thermodynamiques irriguent une pensée par delà la croissance et le progrès
  • Les différentes approches (postgrowth, coévolution ou environnementalisme des pauvres) émergent également d’une remise à l’agenda de l’équité et de la distribution:
    • Une certaine équité dans la distribution des ressources
    • Une critique de la science et de l’évolution de celle ci à travers la coévolution
    • Et des réparations pour la dynamique économique inégalitaire
  • Ces problématiques s’étendent à l’analyse du vivant et de la biodiversité